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Forum de la Recherche Stratégique: Un espace idéal pour la réflexion et la prospective stratégiques

Dans le cadre de son programme ‘Synergie et capitalisation de la recherche’, le Centre national d’études stratégiques (CNES) implémente depuis juillet 2023 le Forum de la Recherche Stratégique. Les rideaux se sont refermés sur la deuxième édition qui s’est tenue les 27 et 28 juin 2024 sous le thème « La politique étrangère des Etats d’Afrique à l’aune des reconfigurations géopolitiques ».

Les participants à la première édition du Forum de la Recherche Stratégique avaient relevé le basculement du monde vers une nouvelle ère géopolitique. Dans son allocution introductive, le Directeur général du CNES, le Général de brigade Aimé Barthélémy Simporé a relevé l’accentuation de l’incertitude, de la volatilité, de la complexification et de l’ambiguïté stratégiques couplés à l’accélération des bouleversements géopolitiques avec en toile de fond, des surprises et des ruptures stratégiques qu’il a été donné de constater lors de la toute première édition.

C’est donc fort de ce constat qui invite à l’action que le CNES, un outil d’anticipation stratégique et d’aide à la décision, a jugé pertinent de se saisir de la problématique afin de déterminer les options qui s’offrent au Burkina Faso et aux autres Etats Africains.

Pour ce faire, en plus des éminent(e)s universitaires, les praticiens de la diplomatie et les experts des relations internationales étaient convié(e)s à Ouagadougou pour cette deuxième édition du Forum de la Recherche Stratégique. C’est le cas notamment des membres de l’Association des anciens ambassadeurs du Burkina dont son président Mélégué Traoré et Jean de Dieu Somda. Ils ont animé le panel dédié aux Grands témoins de la diplomatie avec Maman Sambo Sidikou, ancien Secrétaire exécutif du G5 Sahel, et Hawa Aw, Secrétaire exécutive de l’Autorité pour le développement intégré des Etats du Liptako-Gourma (ALG).

Ces experts des questions et du protocole diplomatiques ont ainsi partagé avec l’audience des pans de leur expérience en diplomatie. Réagissant à des questions et observations de certains participants, notamment celle du Dr Dramane Konaté portant sur la place de l’endogène dans la définition des politiques publiques, Jean de Dieu Somda a indiqué que l’endogénéisation est le soubassement de la diplomatie africaine car, estime-t-il, « vous ne pouvez rien construire de solide si vous ne tenez pas compte de notre spécificité. »

Il a cité en exemple la diplomatie de la République Populaire de Chine basée sur le confucianisme et celle des Etats-Unis basée sur les us et coutumes américaines. « Quel que soit le type de diplomatie, si vous ne prenez pas en compte l’endogénéité, vous passez complètement à côté de la plaque, » a-t-il poursuivi avant d’ajouter que cela en fait l’un des outils dans l’élaboration de la politique étrangère de nos pays.

Le Président du Comité Scientifique du CNES, le Pr Augustin Loada a livré son témoignage avec l’assistance en lien avec l’importance de la « para-diplomatie. » : « Au temps fort de la crise diplomatique entre la CEDEAO et le Niger, il y a un chef religieux qui m’a appelé pour me faire lire une lettre qu’il a adressé au président ivoirien pour lui demander de peser de tout son poids pour qu’il n’y ait pas une intervention militaire au Niger. »

Au terme des différents panels, quatre recommandations majeures ont été formulées. Il s’agit de :

  • L’accroissement de la coopération transfrontalière; 
  • L’acceptation d’une inclusion de l’hégémonie dans la perspective de la coopération inter-régionale africaine;
  • L’appropriation des organisations de sécurité régionales par les Etats africains et leur autonomisation financière;
  • L’élaboration d’une politique étrangère africaine commune à l’égard des puissances étrangères (Chine, Russie, France, USA, etc.)

Le discours de clôture de la deuxième édition du Forum de la Recherche Stratégique a été prononcé par Honoré Simplice Guibila, Président du Conseil d’administration du CNES. Il a lui aussi relevé la pertinence du thème qui n’était plus à démontrer eu égard au contexte international, régional et sous régional marqué par les mutations et les recompositions géopolitiques et géostratégiques.

Face aux défis du moment, il s’avère nécessaire, selon lui, d’envisager des moyens de résilience et de réajustement des politiques intérieure et extérieures des pays africains. “Le choix du thème de la deuxième édition du Forum de la Recherche Stratégique aura été une belle opportunité de réflexion et de faire des propositions pour aider l’Afrique, notre continent, à s’affranchir des tutelles encombrantes, des alliances et des paradigmes stériles et improductifs,” a-t-il déclaré avant d’inviter les Etats africains à repenser leurs politiques étrangères de manière à assurer leur autonomie stratégique.

Le Président du Conseil d’Administration du CNES remettant des attestations à des participants étrangers lors de la cérémonie de clôture de la deuxième édition du Forum de la recherche stratégique.

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