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Journées scientifiques de l’INSS : Deux chercheurs du CNES ont animé un panel scientifique portant sur la politique de sécurité nationale, le nouveau paradigme de la sécurité et le Nexus Sécurité-Développement au Burkina Faso

À l’occasion de la 7e édition des journées scientifiques de  l’Institut national des sciences de sociétés (INSS), dont le Centre national d’études stratégiques (CNES) est parrain à travers son Directeur Général, Dr Kassem SOUWEIRAMA, Directeur de la Formation du CNES et enseignant-chercheur à l’Université Thomas Sankara, et M. SEMDE Abdoul Wahab, chargé de programme et doctorant en sciences politiques, ont respectivement animé les thématiques « Le nouveau paradigme de la sécurité nationale et Nexus Sécurité-Développement », et « Le Nexus Sécurité-Développement à l’épreuve du terrain au Burkina Faso ».

D’entrée, Dr SOURWEMA a évoqué le basculement conceptuel de la Politique nationale de défense et de sécurité vers la Politique de sécurité nationale (PSN). Ce changement, a-t-il affirmé, marque l’avènement du nouveau paradigme de la sécurité qui « se consacre à une approche holistique ou globale de la sécurité ». Il considère la sécurité comme le maillon central de toute politique étatique, et vise à décloisonner les secteurs de gouvernance afin d’assurer une action cohérente impliquant l’ensemble de la société. 

Pour se faire, et afin d’assurer sa mise en œuvre réussie, Son Excellence le Capitaine Ibrahim TRAORE, Chef de l’Etat, a appelé, dans son adresse aux acteurs de l’implémentation de la PSN à, « déconstruire les clivages corporatistes et de promouvoir l’approche inclusive et coordonnée consacrée par la nouvelle vision de la sécurité nationale. » 

Avec l’introduction du concept de sécurité nationale, la réponse classique militaro-policière se conjugue avec des options de réponses endogènes, politiques, diplomatiques, économiques, sociales et culturelles qui permettent de s’attaquer aux causes profondes de l’insécurité et non pas seulement à ses manifestations. En effet, le nouveau paradigme repose sur le principe de l’alignement stratégique, garant d’une cohérence entre les différents secteurs de gouvernance.


Le Directeur de la Formation du CNES a ajouté que ce paradigme intègre le concept de sécurité humaine, qui place le citoyen au cœur de la gouvernance. Celle-ci exige la mise en place de conditions de sécurité alimentaire, sanitaire, environnementale et économique, permettant à chaque citoyen de vivre paisiblement et dignement tout en contribuant à créer un citoyen nouveau responsable et coproducteur du développement.

Dans un contexte marqué par le souverainisme, l’État doit préserver son autonomie stratégique pour prioriser la sécurité nationale et rester indépendant dans ses décisions, tout en maintenant des partenariats bénéfiques. « La sécurité nationale n’est plus seulement la défense et la sécurité intérieure, elle est désormais la sécurité du territoire et de l’État », a-t-il souligné.

Dr SOURWEMA a également montré comment ce paradigme articule le Nexus Sécurité-Développement. La politique de sécurité nationale affirme qu’« une gouvernance vertueuse et équilibrée de tous les secteurs de la vie nationale, associée à des options stratégiques cohérentes, constitue le fondement d’une nation forte, paisible, stable, prospère et résiliente ». En somme, le paradigme repose sur une approche globale guidée par l’alignement stratégique.


Le deuxième communicant, M. SEMDE Abdoul Wahab, a fait une communication sur le thème : « Nexus Sécurité-Développement à l’épreuve du terrain au Burkina Faso ». Il a souligné que la crise sécuritaire au Burkina Faso s’explique par l’endogénéisation de la menace sécuritaire par les groupes armés terroristes qui exploitent le déficit de lien entre l’État et les citoyens pour recruter. Ces groupes profitent des faiblesses structurelles de l’État pour s’implanter et remettre en cause son autorité.


Pour y remédier, il a évoqué la mise en place du Programme Urgence Sahel en 2017, présenté comme une approche stratégique face à la dégradation de la situation sécuritaire. Ce programme visait à renforcer le développement et l’économie à travers la construction rapide d’infrastructures, afin de restaurer la confiance entre l’État et les citoyens. Il reposait sur l’allègement des mécanismes de passation des marchés publics pour accélérer les réalisations, en complément des actions militaires. 

CNES/ SCRPC